Auriac, près des sources de l’Orbieu, autant de vocables qui évoquent l’or.
Orbieu, Orb, Orbiel, Oriège, autant de rivières où l’orpaillage a pu être pratiqué avec succès au fil du temps. Cependant le nom du village d’Auriac viendrait plutôt du nom du domaine d’un personnage gallo-romain nommé Aurius. De l’or à Auriac, possible, sous la forme d’infimes traces lorsque les gisements de barytine contenaient des poches de minerais polymétalliques. C’est en effet l’exploitation de la barytine qui a laissé le plus de traces dans le paysage. Elle s’est poursuivie jusqu’en 1963, employant jusqu’à trente personnes du village.
Ces anciennes exploitations ont été mises en sécurité, rebouchées. C’est le cas de la mine du Mont Marcus au sommet de laquelle nous avons pris notre repas.
Le matin, nous avions pu voir la mine de la Gassotte ou mine ancienne du Mont Marcus d’où fut extrait du cuivre argentifère à l’époque moderne, mais qui porte des traces plus anciennes d'abattage par le feu.
En redescendant après le repas, arrêt aux anciens fours à chaux, arrêt face aux grottes sépulcrales de Las Claouses et de la grotte du faux monnayeur à Lauradieu.
La commune d’Auriac s’étend sur plus de 20km² et compte 2 habitants au km². Hormis quelques terres cultivées et des prairies, c’est la forêt qui est omniprésente. Si aujourd’hui les sangliers y prolifèrent, elle fut historiquement primordiale à la survie des rares habitants de ces contrées qui y trouvaient fruits et autres comestibles , y faisaient paître leurs troupeaux, prélevaient du bois de chauffage ou du bois d’œuvre. Le déploiement de l’activité minière et des charbonnages, la création de la forge à la catalane d’Auriac en 1750 furent responsables d’une vaste déforestation et une source de conflits majeurs, les exploitants des forges s’opposant aux droits d’usage traditionnels des habitants.
Les déboisements atteignirent un paroxysme au 18ème et au début du 19ème siècle. De fortes politiques publiques de reboisement furent mises en place dès le milieu du 19ème siècle pour lutter contre l’érosion des sols et les inondations, raisonner l’exploitation de ces forêts. Forêt qui fut l’élément marquant de cette belle journée à laquelle participèrent 45 personnes.
Au départ de la balade, Clara Gartner, du PNRCF, devait nous inviter à découvrir le contexte géologique des terrains primaires et des calcaires anciens à la limite desquels se situent les gisements miniers.
L’animation était assurée par Julien Mantenant (Mines en Corbières) pour l’archéologie et l’histoire et Bastien Brunon (ADHCO Mouthoumet) animateur nature pour la découverte de la faune et de la flore.
Il y avait moins d’oiseaux que lors de notre sortie du 8 Août à Albas, quelque vautour fauve ou grand corbeau, mais nous en avons beaucoup appris sur les stratégies de survie des insectes, les espèces invasives telle l’écrevisse rouge de Louisiane qui supplante l’écrevisse blanche qu’on trouve encore dans les ruisseaux d’Auriac.
Merci aux participants et à leurs bons retours. Toujours soucieux d'améliorer nos prestations, nous leur donnons rendez-vous en 2021 pour un programme de trois sorties.
L'Indépendant, Découverte des sites d'Auriac