Ce Dimanche 7 Août 2022, nous nous sommes retrouvés à trente autour de la Croix à l'entrée du village de Maisons pour un périple d'environ 7km autour de la vallée du ruisseau de Lacanal, abritant les traces d’extraction de minerais polymétalliques, principalement d’époque moderne. Profitant de la fraicheur relative du matin, nous avons suivi le chemin de la Serre, laissé sur notre gauche la Mine de Las Corbes (plomb, antimoine, autres) et marqué une pause devant le panorama du Pech Cauneille qui porte la marque de 2000 ans d'activité minière.
Sur la crête, des travaux antiques (fer, cuivre argentifère?). Sur le versant sud de Pech Cauneille, des vestiges plus récents indiquent que des mineurs sont intervenus sur un gisement de cuivre, plomb et argent aux XVIIe ou au XVIIIe s.
Chemin faisant, Bastien Brunon commente les curiosités naturelles liées à cette période d'extrême chaleur, araignées cachées dans leur terrier, criquets, gales diverses qui attaquent les végétaux affaiblis, et bien d'autres insectes aux mœurs surprenantes.
Ensuite, descente difficile à travers une draille pour rejoindre le vallon de Lacanal et ses ombrages.
Découverte en remontant des vestiges de ce qui fut un moulin ou un établissement métallurgique alimenté en eau par un béal provenant d'une retenue formée par un barrage à l'entrée de la galerie de Lacanal. Aucune scorie métallique n’a été retrouvée sur ce site, ni en aval. Il pourrait donc s’agir d’un moulin.
Plus haut ancrage de piliers et ruine du poste électrique de l'usine Esparseil-Hyvert.
Dans les années 1930, R. Esparseil et R. Hyvert essaient de relancer l’exploitation de l’antimoine de Maisons. Ils reprennent les recherches dans les mines du secteur de La Canal construisent une usine de traitement du minerai de plomb et antimoine. L’activité cesse rapidement, avant la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’est pas une grande réussite.
Regroupement en terrain dégagé et montée vers la Mine de l'Aiguille, filon de plomb, d’argent essentiellement. Mine exploitée avant le XIXe s., et assurément au XVIIIe et sans doute au XVIIe s. Pas d’indices antiques ou médiévaux.
Retour vers la galerie de Lacanal.
Sans doute un gisement à cuivre, plomb et argent mais les chantiers d’exploitation n’ont jamais pu être explorés. Galerie et mine non datée : César d’Arçons signale la mine en 1667 et affirme qu’elle est alors comblée. Pour lui, c’est une galerie creusée par les Romains, compte tenu de sa taille et de la qualité de cet ouvrage. Mais on n’a aucun indice d’activité antique dans cette mine. On sait juste qu’il y avait une mine d’argent importante à Couise et Palairac aux XIIe-XIIIe et il pourrait s’agir de cette mine. Auquel cas, il n’est pas exclu que cette galerie soit en réalité médiévale. C’est une très belle galerie de circulation de 265 m de long et 1,50 à 1,80 m de largeur et de hauteur. Ce n’est pas un ouvrage d’exploitation. Les mineurs qui l’ont creusé n’ont pas recoupé de gisements. Cette galerie rejoint des chantiers situés à 280 m de l’entrée. Son creusement à l’outil métallique (pointerolle) et par le feu, a nécessité plusieurs années de travail. Donc l’exploitant qui l’a commandée a dû payer des mineurs tout ce temps sans qu’ils extraient du minerai.
Un débit d’eau de 25 m3 par minute est annoncé au débouché de la galerie de La Canal dans les années 1950 , probablement lors de précipitations exceptionnelles.
Aujourd’hui, le village de Palairac est alimenté» par un captage pratiqué à l’intérieur de la galerie. Il ne reste qu’un mince filet d’eau s’écoulant de la galerie.
La présence de noyers, fruitiers, anciens champs, et d’un moulin avec son béal, attestent qu’il n’en a pas toujours été ainsi et que le ruisseau de Lacanal alimentait une activité agricole étendue.
Pause repas à l’ombre des grands chênes verts qui occupent aujourd’hui d’anciens champs dans le bas du vallon, non loin de déchets d’exploitation de la mine d’antimoine de la Besole aujourd’hui comblée. Pause assez rapide car chacun savait que le clou de la journée, c’était la galerie de Saint Marie.
Ce gîte est situé sur un important croisement de plusieurs filons, l’un nickélifère et plombeux argentifère avec zinc se dirigeant vers la mine de la Bousole, l’autre étant un filon de quartz noir légèrement minéralisé en cuivre avec antimoine.
Minéralisation complexe. Certaines teneurs de minerai atteignaient 24 % de cuivre et 4,6 kg d’argent à la tonne. Actuellement, en surface, on observe 3 niveaux de travaux : 2 sur le versant de la colline, et un dernier au pied : il s’agit de cette galerie. C’est un ouvrage d’appui qui rejoint des chantiers d’exploitation souterrains aujourd’hui inaccessibles car éboulés. Cette galerie est peut-être initialement une galerie de recherche creusée pour recouper d’éventuels filons et qui a ensuite servi de galerie de circulation et surtout d’évacuation des eaux d’infiltration inondant les chantiers.
En effet, creusée en pente douce remontante, elle assure l’exhaure des eaux d’infiltration. Creusée il y a plusieurs siècles, de nombreuses et belles concrétions se sont formées au plafond de la galerie.
Dans les premiers mètres de la galerie, Bastien Brunon nous a fait découvrir différentes espèces cavernicoles, en particulier des araignées fort craintives et de belles limaces léopard curieusement tachetées.
Après avoir fait le plein de découvertes et profité de la fraicheur de la galerie, retour à Maisons sous le soleil. A l’arrivée chacun se disait satisfait d’une aussi riche journée qui s’est déroulée dans la meilleure ambiance. Toutes nos félicitations à un jeune étudiant en informatique qui nous a fait partager son enthousiasme et sa connaissance des lieux. Remerciements à la Mairie de Maisons de nous avoir accueilli et d’avoir participé à cette journée pour laquelle nous avons eu d’excellents retours.
Le Dimanche 23 Octobre, nous vous emmènerons à « La Ferronnière » sur les communes de Bouisse et Arques.