Par Marie Claude Augeard , Correspondant l'Indépendant à Padern.
Afin de conserver la mémoire de ce patrimoine d’une richesse insoupçonnée, l’association Mines en Corbières se propose de valoriser les éléments historiques et archéologiques liés aux mines afin de les rendre accessibles au grand public.
Le visiteur qui aborde le massif des Corbières est loin d’imaginer l’activité minière et industrielle qui s’est déployée sur ces collines sauvages dans le passé. Les Padernais se rappellent peut-être l’exploitation de la barytine au Tistoulet dans la vallée du Torgan mais bien avant celle-ci existait dans la région une extraction de métaux (plomb, cuivre, argent, manganèse… et fer) dont les vestiges tels que galeries et matériel abandonné subsistent autour des villages. En témoignent aussi les ruines de forges et de moulins le long du Torgan et du Verdouble.
Depuis plusieurs années, l’association Mines en Corbières organise balades, conférences, rencontres avec le public afin de conserver la mémoire de ce patrimoine d’une richesse insoupçonnée. Fin avril, l’association a tenu son assemblée générale à Padern, suivie l’après-midi, par une conférence offerte aux habitants.
Jean-François Bonnet, président de Mines en Corbières, a introduit le sujet devant une cinquantaine d’auditeurs attentifs. Le spéléologue Alain Faure a commenté les images des galeries de mines qui déploient leurs 3 réseaux conséquents sur 24 communes du Parc naturel régional Corbières Fenouillèdes (Palairac, Massac, Montgaillard, Maisons, Villeneuve… Padern et bien d’autres). Une dizaine de sites sont plus particulièrement remarquables par les ruines d’installations minières et de forges qui subsistent. Certaines galeries présentent de belles couleurs ocre ou turquoise dues aux oxydes de fer ou de cuivre mais leur accès reste difficile et réservé aux spéléologues avertis.
Julien Mantenant, archéologue, auteur du livre Mines en Corbières, a poursuivi l’exposé en rappelant que le début de l’exploitation minière remonte peut-être à la préhistoire et a connu des époques marquantes du temps des romains, au Moyen Âge et plus récemment lors de la période industrielle. Les rois s’y sont intéressés pour battre monnaie et forger leurs munitions.
Les investisseurs financiers aussi mais le manque de combustible (charbon de bois) et les difficultés d’acheminement ont signé la fin de cette époque.
De nos jours, il s’agit de sensibiliser les visiteurs par la mise en réseau des sites patrimoniaux sur des parcours thématiques qui racontent un récit et montrent le lien entre l’histoire locale et la grande histoire (à l’instar du sentier du plateau de Lacamp).
Le président, Jean-François Bonnet, a terminé par la présentation de la Forge de l’illiate dans le Grau de Padern. Il a rappelé que l’association organise des sorties notamment à Villeneuve-des-Corbières.